Le socialisme devra s'attaquer à l'ordre mondial libéral ou ne sera pas.
Je crois qu'il faut maintenant être très clair avec les militants et sympathisants socialistes, de Désirs d'avenir et d'ailleurs, on ne pourra pas mettre en place le socialisme dans un environnement dont le paradigme principal est le libéralisme débridé. C'est impossible et je vais dire pourquoi ensuite. Il est donc impossible de suivre une ligne social-démocrate qui n'accepterait pas la confrontation avec le libéralisme et se contenterait d'ajustements techniques. Ca ne marchera pas. Pour commencer je vous mets cette vidéo entre Mélenchon et le président du think tank social-démocratie qu'est Terra Nova, car elle montre très bien la différence d'appréciation et de jugement sur ce que doit être la gauche socialiste. Ce qui est intéressant ici c'est le fond:
Après avoir visionné cette vidéo vous avez un aperçu du clivage entre une vision social-démocrate qui ne jure que par une analyse purement financière du monde, donc soumis au libéralisme, et la vision socialiste de Mélenchon qui lui intègre toute la dimension humaine. C'est cela la base du socialisme. Ecoutez aussi ce grand économiste reconnu qu'est Jacques Généreux.
Faisons un rapide état des lieux de l'ordre mondial libéral qui s'est imposé au monde depuis une bonne trentaine d'années jusqu'à devenir incontournable. Ce n'est pas compliqué à comprendre que nous vivons dans un monde dominé par la rentabilité financière synonyme, soi-disant, d'efficacité économique. Quand on analyse en profondeur on se rend bien compte que la richesse produite ne va que dans quelques poches. Vous connaissez tous la réalité du développement économique qui ne produit que de plus en plus d'inégalités et accroît la précarité.
Maintenant il faut savoir d'où vient ce libéralisme forcené et qui y a intérêt? On sait que dans une relation emprunteur-créditeur c'est le créditeur qui mène le jeu. C'est une loi incontournable du capitalisme financier. Donc il faut se demander à qui les états doivent leurs dettes et leurs déficits. De qui sont-ils les débiteurs? De banques privées. Imaginez la dette énormissime des USA et demandez-vous quels sont les créditeurs? C'est la Federal Reserv, elle-même aux mains d'un cartel de banques privées telles par exemple Goldman Sachs ou JP Morgan. Ca ne vous interpelle pas? Oui ce sont les mêmes banques que l'on retrouve à l'œuvre en Grèce. Tout se tient dans ce monde libéral et c'est cela la globalisation mondial.
Comprenez maintenant que ce cartel bancaire domine le financement des USA depuis 1913 (année de l'indépendance vis-à-vis du gouvernement US) et vous comprendrez le problème. Voyez maintenant que ce cartel surpuissant n'a eu de cesse que d'en vouloir encore plus et a décidé de faire de l'Europe, et de l'Amérique du Sud, son terrain de jeu favori pour faire des bénéfices et augmenter ses profits. Vous comprendrez alors que lorsque la France de Giscard et Pompidou (lui-même ancien directeur général de la banque Rotschild...), ont signé en 1973 l'abandon de la souveraineté monétaire de la France en remettant le financement de sa politique publique entre les mains de banques privées, nous sommes rentrés dans le même processus de soumission aux banques privées. D'autant plus que la construction de l'Europe n'a eu de cesse de se faire sur ce même principe d'ouverture aux flux financiers mondiaux. C'est cela la cause originelle du libéralisme mondial et c'est cela qu'il nous faudra combattre si l'on veut imposer le socialisme.
Pourquoi? Parce que la domination de ce système a imposé sa propre vision et ses propres mesures d'évaluation aux sociétés humaines. Par exemple on nous dit que la dette est gigantesque est que la priorité doit être de la rembourser...Non! Ca c'est de la propagande libérale. Regardons les actes en face. Nous finançons nos politiques publiques en empruntant de l'argent exclusivement à des banques privées, ou sur des marchés financiers c'est pareil. Nous devons donc rembourser la dette, normal, et les TAUX D'INTERÊTS qui vont avec, normal aussi dans une transaction financière. Or avant 1973 l'état lorsqu'il voulait faire une politique publique (santé, éducation, autoroute, etc...) empruntait à sa banque centrale et ne payait donc pas d'intérêts. Il n'y avait donc pas de dettes avant 1973!(cf.l'image). Maintenant on emprunte auprès des banques privées qui elles-mêmes empruntent auprès de la Banque centrale européenne (BCE) à des taux d'intérêts moindre bien sûr. Elles empruntent à 1% et nous prêtent à 5%, vous voyez la différence? La différence c'est que notre dette est gonflée pour 4/5ème par les intérêts dus à des banques privées. Faites donc un rapide calcul schématique en visualisant pour 1000 Milliards la dette de la France et enlevez-lui les 4/5ème on se retrouve avec seulement 200 Milliards de dette. Sur une richesse produite de 2000 Milliards cela fait 10%! C'est honorable pour un pays non? En tout cas cela change tout le paradigme et met fin à la dictature financière contre les états.
Car il faut bien comprendre que ce sont ces banques qui font du lobbying à Bruxelles. Elles sont surpuissantes car ce sont elles qui financent les politiques publiques des états! Vous vous rendez compte du pouvoir énorme entre quelques mains? Et ce pouvoir ne favorisera pas le socialisme vous pouvez en être sûr. Donc pour espèrer voir émerger le social-humanisme il faudra s'attaquer frontalement au système libéral et reconquérir notre souveraineté monétaire et, du moins, notre souveraineté sur notre capacité de financement publique. Il faut en exclure les marchés financiers! Pourquoi ne pas imaginer une zone de financement publique réservée exclusivement aux états de la zone euro par la BCE. Celle-ci nous prêterait avec un taux d'intérêt moindre que les marchés bien sûr et le bénéfice réalisé serait mis dans un pot commun pour filet de sécurité de la zone euro et pour investissement dans l'économie et les projet coopératifs européens. Voilà ce qui pourrait être une autre politique de la zone euro.
Pour cela il faudra donc s'attaquer frontalement au système libéral et à l'impuissance des marchés financiers. Ce que ne fera pas la social-démocratie comme on le voit avec DSK, ou Oliver Ferrand de Terra-Nova, car pour eux ce n'est même plus envisageable! C'est grave. Pourtant Merkel nous montre l'exemple en rappelant à l'ordre les marchés financiers et en commençant, enfin, une guerre contre eux. Oh ce n'est pas pour le bien de l'Europe prioritairement, c'est pour empêcher que l'Allemagne soit contrainte de financer les dettes des états de la zone euro jusqu'à plus soif.Car ce libéralisme enchaîne les états les uns aux autres non pas pour le meilleur mais pour assurer qu'ils financeront bien les banques privées!
Nous avons construit une Europe et nous lui avons donné des instruments qui vont contre les peuples. Une prise de conscience commence à émerger au niveau européen du danger pour les peuples de s'en remettre aux marchés financiers pour organiser nos politiques publiques. Et puis quoi encore! Ce que fait l'Amérique du Sud devrait nous interpeller. Elle lutte contre cet impérialisme libéral provenant de la plus grande puissance économique et financière du monde, les USA, elle-même entièrement soumise à une oligarchie bancaire qui la domine. La reconquête des services publics en Amérique du Sud se fait parfois par la force mais surtout par les référendums citoyens. Cela devrait nous interpeller. Pour peser contre ce libéralisme financier il faudra que les gouvernements courageux s'appuient massivement sur un mouvement citoyen pour faire contrepoids aux lobbys financier set exiger une politique humaniste donc socialiste. Sans dire que l'on s'attaquera frontalement à ce système nous ne le pourrons pas et nous serons donc soumis aux dogmes et aux indicateurs du libéralisme financier pour contraindre notre politique. Il faut en sortir pour le socialisme! Hasta la victoria siempre. El pueblo unido jamas sera vencido.
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