Pour le PS, 2007 n'a pas existé.
Il est assez bluffant de voir dans les déclarations de nos leaders socialistes, aucun retour sur ce qui s'est passé en 2007. A croire que cette période politique était un trou noir pour eux et que la dernière période politique de référence qui compte est celle de Jospin en 2002. Ils se réfèrent au "grand homme" qui a réussi l'exploit, unique, de ne pas arriver au second tour d'une élection présidentielle et oublient ce qu'a fait Ségolène Royal en 2007. A voir Martine Aubry s'échiner à remplir son concept du care, à voir certains leaders se référer à DSK et sa stature internationale qui s'adosse au complexe financier plutôt que de s'y attaquer, on se demande pourquoi le parti socialiste ignore ostensiblement le pacte présidentiel qui a l'énorme avantage d'avoir été construit de façon participative avec les français.On trouve encore beaucoup de choses de gauche et d'actuel dans ce pacte. A un point tel que franchement je ne le trouve nullement obsolète pour 2012. L'esprit de coopération qu'il diffuse entre le dynamisme économique, le progrès social et l'excellence environnementale me paraît toujours d'actualité pour une gauche moderne et offensive. Le seul gros problème, pour moi, sera de le construire dans cette union européenne libérale et anti-socialiste. Il faudra prendre des décisions offensives contre cette Europe et non se contenter d'en appeler à une construction sociale qui ne vient pas. Sarkozy nous a au moins montré que l'on peut s'asseoir sur les traités si on en a la volonté.
Cette façon d'ignorer le travail accompli par Ségolène Royal, et son équipe, lors de la campagne présidentielle 2007 est aussi un signe de l'estime dont jouit Ségolène Royal au sein du parti socialiste. Il leur faut oublier cette parenthèse désenchantée. Pour eux! Car bizarrement le peuple, lui, s'était senti pour la première fois depuis très longtemps partie prenante d'un projet participatif de gauche et avait massivement joué le jeu. L'enthousiasme pour le débat politique a atteint son plus haut niveau car il y avait un vrai débat de société entre la droite et la gauche, même si la droite s'est ingéniée à cacher les différences en faisant des références à Jaurés, à l'esprit républicain, aux modestes, qu'elle s'est empressée d'oublier une fois élue. Dans le pacte présidentiel il y avait matière à débat sur des propositions nombreuses et innovantes.
Le projet socialiste pour 2012 existe donc. Le combat des valeurs dont Aubry se veut être le porte-drapeau contre la droite, a déjà été largement entamé, et gagné, en 2007. L'ordre juste avait triomphé du travailler plus pour gagner plus. C'est la peur distillée et les mensonges du candidat Sarkozy qui ont fait basculer l'élection.
Cette façon arrogante d'ignorer tout le travail accompli par Ségolène Royal, montre donc bien le niveau de mépris pour le peuple qui règne au sein du parti socialiste. Ces arrogants ne se rallieront jamais à Ségolène Royal sauf par obligation devant un raz de marée populaire lors des primaires de gauche peut-être. C'est notre dernier espoir de faire rendre gorge aux éléphants qui ont plombé 2007 et tué l'espoir soulevé alors par Ségolène Royal. C'est pour cela qu'on attend que celle-ci se présente et ne se laisse pas soumettre par cet appareil socialiste qui nous concocte un projet de care éloigné de l'esprit français comme l'est devenue cette social-démocratie européiste.
Voyez ce que disait Ségolène Royal au sortir de Reims et avant le vote des militants sur la division qu'exercent ces "grands" leaders socialistes au sein du PS. Le bon sens politique aurait voulu qu'ils se rassemblent derrière la motion démocratiquement arrivée en tête, ils ont choisi la division ils devront en payer le prix à un moment ou un autre car c'est inimaginable que l'on donne quitus à ceux qui ont fait le jeu du sarkozysme pour nous en débarrasser. Nous, le peuple, on avait enfin un projet construit avec et pour nous, on nous a tué l'espoir on ne l'oubliera pas.