Les bons choix de Ségolène Royal.
On entend, on lit ici ou là, des militants socialistes déçus que Ségolène Royal n'ait pas fait un putsch ou n'ait pas saisi l'occasion pour s'imposer au sein de la direction. J'avoue que moi aussi je n'aurais pas été contre un renversement de direction et de la voir nouvelle première secrétaire. Mais pour cela il aurait fallu que la majorité du CN la soutienne et ce n'est pas le cas. Les Hollandais et les autres ne voteront pas Ségolène Royal, ce qui reviendrait pour eux à tirer un trait sur leur possible candidature. Il ne fallait donc pas compter dessus. L'autre solution aurait été d'exiger un référendum militant mais là encore la majorité du CN s'y serait opposé. Trop peur d'être renversé. Alors quelle ont été les choix de Ségolène Royal?
D'abord confirmer sa nomination à la vice-présidence de l'IS. C'était important qu'elle ait une vraie légitimité dirigeante au sein du PS et c'est une position stratégique pour l'avenir. Cette demande elle ne l'a pas négocié après la déroute mais bien avant. Martine Aubry ne pouvait donc faire autrement que de lui accorder. Ségolène Royal ne négocie donc pas son ralliement à ce poste mais elle l'a obtenu après maintes hésitations de la direction Aubry.
Ensuite ne pas apparaître comme une diviseuse du parti. Elle aurait pu abuser de la situation pour mettre la pression sur Martine. Mais cela aurait pu apparaître comme un égo surdimensionné et nul doute que la coalition TSSR se serait reformée illico. De plus ce n'est jamais très positif de vouloir tirer sur une ambulance.
Enfin elle s'est positionnée juste en retrait de Martine Aubry. En la soutenant publiquement elle maintient la légitimité de Martine, tout en ayant un nouveau rôle plus actif à l'avenir puisqu'elle sera "régulièrement consultée". Ainsi elle laisse martine Aubry en première ligne pour incarner le parti socialiste tout en étant extrêmement présente à l'avenir pour acter la rénovation et participer au projet. Le fait d'être consultée régulièrement par Martine Aubry tant à montrer qu'un resserrement est en cours entre les deux femmes. Un duo qui pourrait se prolonger à l'avenir sous d'autre forme.
En tout cas le parti socialiste n'avait donc aucun intérêt à marginaliser l'une ou l'autre. Il l'a enfin compris en actant le retour en force de Ségolène Royal qui a finalement obtenue tout ce qu'elle voulait, tout en étant incontournable pour l'avenir. Elle occupera deux postes stratégiques pour l'avenir: celui de l'internationale socialiste où elle pourra faire valoir ses idées pour un social-humanisme du XXI ème siècle, et celui de seconde première secrétaire non-exposée en première ligne. Tout n'est donc pas perdu au parti socialiste en ce qui concerne la rénovation. Et le futur "conseil des grands parents" pourrait être vu comme un écran de fumée laisser en place pour ne pas gêner la rénovation encours. Pourquoi pas.
Cette gestion de l'après-déroute montre en tout cas que Ségolène Royal n'a nulle intention de laisser le parti socialiste s'enterrer et c'est plutôt une bonne nouvelle pour celles et ceux qui veulent encore y croire.
Voici d'ailleurs ce qu'en dit JL Bianco sur RTL: