Ségolène Royal une autre façon de faire de la politique.

Le buzz qu'il soit négatif ou positif semble être à la mode pour les responsables politiques. L'objectif doit être de faire parler de lui qu'importe les moyens. Le buzz ça fait causer et ça renforce ce que l'on appelle la "popularité". Mot oh combien honni par nos amis et camarades socialistes, tant cela appelle en eux le réflexe de penser "populisme", car pour eux cela va de pair. Ah comme je les imagine mes camarades faire la gueule devant les couvertures médiatiques de Ségolène Royal. Et pester devant sa réussite et son plébiscite militant. "Ah bon c'est comme ça qu'il faut faire de la politique? Et bien allons-y!" semble être le nouveau mot d'ordre au parti socialiste. Faisons encore une fois comme Ségolène Royal...avec un monde de retard.
Oui la communication en politique est importante. Oui il faut savoir mettre en scène un événement, voire sa propre personnalité. Oui cela fait partie du métier de politique notamment au niveau national. Le parti socialiste semble l'admettre seulement maintenant. Non qu'il ne l'ait jamais fait auparavant mais c'était toujours de façon détourné et caché sous des airs arrogants ou populistes pour le coup. Populisme? Faire de la démagogie populaire. Il fallait nier absolument la nécessité de communiquer en politique. Pour la gauche ce n'était pas bien. A un point tel qu'on a failli atteindre le point d'explosion du parti en 2002 sous la coupe du Jospinisme. Jospin est un bon animal politique. Rien à dire là-dessus même si je ne partage pas sa vision politique. Mais il n'a pas compris que diriger un pays c'était donner envie aux citoyens d'adhérer à son message, de réformer avec lui, de construire l'avenir avec lui. Pour cela il aurait fallu être capable de donner aux citoyens un peu de soi-même. On a vu le résultat avec le 21 Avril 2002.
Car quel que soit nos statuts sociaux nous sommes tous des humains et nous avons besoin de créer un lien pour échanger. Un lien de communication quel qu'il soit. Jospin n'aura pas su le faire. Et c'est d'ailleurs une grande caractéristique du Jospinisme car Aubry est dans la même logique avec son positionnement à la Merkel. Elle est tellement complexée qu'elle ne donne pas envie aux français. On la sent renfermée sur elle-même ce qui ne la rend pas sympathique. Ce sera un handicap pour elle au-delà du parti socialiste.
La déflagration Royal en 2006 ne pouvait que perturber ce parti archaïque dans sa façon de communiquer et d'appréhender le contact citoyen. Au lieu de rester replié sur elle-même, Ségolène Royal s'est ouverte aux citoyens. Sans peur et avec enthousiasme. Elle fait de la communication politique positive avec les citoyens. Elle n'a pas eu peur de s'exprimer et de montrer de temps en temps un peu de soi, mais toujours avec un objectif politique en tête. Parce qu'elle est politique. Lorsqu'elle montre son enfant à la TV c'est pour illustrer la volonté de parité pour les femmes. Lorsqu'elle emmène les médias c'est pour faire partager un événement, une action politique. Pas pour regarder le paysage. C'est cela faire de la politique. Sinon a quoi sert-elle? Faire de la politique doit-être le lien qui permet d'atténuer la distance entre les dirigeants et les citoyens. Et ça Ségolène Royal est passée maître dans sa manière de faire. Elle détient le brevet de championne de la citoyenneté participative. Non pas en faisant seulement des comptes-rendus de mandats ou des réunions de quartiers mais en donnant aux citoyens la possibilité d'agir concrètement dans les décisions qui les concernent. Et elle ira encore plus loin n'en doutons pas.
Mais si elle réussit c'est parce qu'elle a pris le risque de le faire en pleine campagne présidentielle. Et déjà Peillon disait que c'était un trou d'air. Il n'a pas compris que c'est cela le renouveau de la politique: la rapprocher des citoyens.
Alors lui, et d'autres, continuent de faire de la politique à l'ancienne. Lui qui nous parle, avec raison, de l'abaissement de la sarkozie, applique finalement les mêmes méthodes. Tout est bon pour faire parler de soi même le pire. La différence avec Ségolène Royal c'est que pour elle c'est l'UMP qui lui fait son buzz négatif. Peillon lui est obligé de le faire lui-même jouant ainsi à quitte ou double sa crédibilité et, plus grave, engagent ainsi le parti socialiste dans une communication où il n'aurai rien à y gagner.
Avec Ségolène Royal à la tête du parti socialiste nous serions montés d'un cran. Nous aurions mis en place de nouveaux outils de communication interne bien avant, et surtout la communication face au sarkozysme aurait été plus percutante. Les succés d'Aubry sont en fait les succés des parlementaires. Il manque de savoir exploiter ces succés pour les rentabiliser au parti socialiste. Le PS ne convainc pas les français et je ne pense pas que c'est en communiquant comme l'UMP que l'on y parviendra. Ségolène Royal l'avait très bien comprise en faisant une campagne présidentielle joyeuse et communicative malheureusement polluée par l'UMP et par certains socialistes.
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