Ségolène Royal préparerait-elle une offensive contre DSK?
Attention pas contre sa personne, ni même contre ses véritables actions effectuées lorsque ce monsieur était soi-disant un socialiste dans un gouvernement socialiste, mais en préparant une offensive contre les banques si on en croit cette indiscrétion. D'ailleurs cela n'aurait rien d'étonnant dans un monde économique contraint par le pouvoir exorbitant des banques au détriment des politiques. Mais si elle passe à l'offensive contre les banques alors elle va devoir, directement ou indirectement, entrer en opposition face à DSK qui est lui le leader mondial du système bancaire. Son projet politique est de faire en sorte que les banques continuent d'exister et d'exercer leur domination sur les peuples. Peu lui importe que cela oblige les états à demander ensuite des sacrifices à leurs peuples pour rembourser LES INTERETS de la dette. Le FMI est passé en Asie ( catastrophe financière), en Amérique du sud (effondrement économique), en Afrique (appauvrissement généralisé) et maintenant il passe en Europe ( attaque contre le modèle social) voilà donc ce qu'est la politique internationale du FMI. Vous remarquerez que bizarrement il évite d'aller se mêler des affaires internes de l'état le plus sur-endetté du monde: les USA. Et oui il faut dire que ce sont les banques américaines qui dirigent le FMI. Donc pour le dire clairement DSK c'est l'homme au service des banques sur la planéte. Rien de bien folichon ni de socialiste vous en convidendrez mais il a un passeport parfait il fait partie du parti qui se dit socialiste: le PS! Et ça c'est un gros problème.
Le parti solferinesque libéralisé.
Le gros problème c''est que DSK n'est pas tout seul. Il a dans son sillage nombre d'élus et d'apparatchiks qui ont essaimé dans le parti pour porter la bonne parole dans la foulée de la fondation St-Simon du très socialiste Alain Minc lui-même ami intime de Martine Aubry. Voyez comme tout se tient dans ce petit monde de l'oligarchie. Et donc le parti socialiste a fait sa mue libérale sous son influence et propulsée par un Rocard des grands soirs. Le parti a donc abandonné ses valeurs socialistes pour se fondre dans le libéralisme et c'est cette doctrine qui est à la tête du parti solferinesque. Bien sûr il a une opposition mais une opposition qui n'a jamais trouvé sa place et qui sert de repoussoir pour ressouder tout le monde dans une synthèse suffisamment molle pour pouvoir tout se permettre en adaptant pour le parti la doctrine social-libérale. C'est cette élite de notre parti qui s'acoquine avec les grands financiers de la planète, les intellectuels vendus au libéralisme, les journalistes vendus au grand capital et qui se retrouvent au sein de l'internationale socialiste pour brandir haut et fort le drapeau de l'internationalisme comme étant la seule valeur socialiste que véhicule ce parti.
Ah c'est sûr que si vous avez le malheur de dire que vous vous sentez français d'abord vous êtes mal vu! C'est là que le bât blesse...
Le socialisme est une souveraineté populaire.
Qu'est le socialisme sinon la reconnaissance de la souveraineté populaire, de l'intelligence collective, de la démocratie participative citoyenne? Sans nier les expertises, les intellectuels bien sûr mais en associant les citoyens aux décisions qui les concernent non? Pour le parti solferinesque c'est bien évidemment non, pour lui c'est fricoter avec le populisme. On comprend mieux son acharnement à évincer leur seule leader politique à avoir exprimée une vision démocratique socialiste.
Et donc on comprend bien aussi pourquoi le parti socialiste ne s'attaque jamais au pouvoir des banques car c'est bien évidemment considéré comme étant populiste au même titre que le nationalisme. Ségolène Royal l'avait fait dans sa campagne de 2007, sans aller jusqu'au bout bien sûr, mais déjà des tiraillements voire des ricanements sur son populisme supposé c'étaient fait entendre.
La situation politque économique a changé.
Pourtant la situation économique a véritablement changé depuis 2007 avec l'omniprésence de la crise financière. Politiquement aussi la compréhension du pouvoir exorbitant des banques traversent dorénavant les débats citoyens et certains discours politiques. On commence à entendre les leaders dits "populistes" comme JL Mélenchon ou Marine Le Pen, dénoncer clairement les injustices bancaires. Et je dois dire que jusqu'ici celle qui a tapé le plus juste sur ce sujet a été Marine Le Pen. En dénonçant la loi Giscard-Pompidou de 1973 et donc l'abandon de notre souveraineté monétaire entre les mains des banksters elle parvient à montrer que la montagne colossale de dettes qui accablent les peuples d'Europe, en ce moment, ne sont pour la grande majorité que LES INTERETS dûs aux banques. Vous imaginez donc que notre dette est telle qu'on ne pourra pas la rembourser sauf à exiger des sacrifices sans cesse plus antisociaux pour les peuples et c'est ce qui se passe actuellement. C'est exactement ce à quoi sert notre brave camarade socialiste DSK: mettre la corde aux cous des états en leur prêtant de l'argent qui doit servir à rembourser les dettes qu'ils doivent déjà aux banques! S'endetter pour rembourser sa dette voilà le fabuleux cercle vicieux concoté par nos amis sociaux-libéraux! Et on voudrait voter pour ça à gauche! Fumisterie!
Que va faire Ségolène Royal?
Ségolène Royal, instruite de son passé en campagne présidentielle, sait qu'elle aura besoin d'une organisation sans faille à ses côtés. Que ce soit en terme de logistique et de chair à canons que sont les militants. Pour cela il lui faut donc que le parti socialiste qui bénéficie de par son histoire électoral d'une capacité logistique au moins égale à celle de l'UMP, joue le jeu à ses côtés si elle gagne ou au pire, ne lui soit pas hostile. C'est ce qu'elle s'est évertuée à faire depuis des mois en s'asseyant sur sa fierté personnelle en acceptant de se ranger ostensiblement derrière Martine Aubry. Une stratégie que l'on a pu contester mais qu'il n'est plus temps de faire aujourd'hui. Il lui reste donc deux choix clairs: continuer dans le même sens ou tenter une sortie.
Continuer dans le même sens signifierait donc qu'elle joue le jeu collectif de ce parti solferinesque social-libéral. L'avantage c'est qu'elle ne suscitera pas de remous en interne, l'inconvénient c'est qu'elle sera identifiée clairement au social-libéralisme dont le représentant le plus éclairé est DSK. Si elle a dans sa tête une stratégie véritablement social-libéral pour le pays alors elle peut faire le calcul que celui-ci ne se représentera pas et postuler ainsi pour la place vacante. Pour cela elle sera en concurrence face à Aubry et Hollande certainement. Mais elle peut gagner. L'inconvénient c'est qu'au sein de la population elle aura perdu une bonne part de crédit socialiste. Elle sera identifiée clairement au social-libéralisme et s'apprêtera à gouverner avec les Kouchner, les BHL, DSK, Moscovici et autre. Elle sera présidente mais rien ne changera pour notre pays. On ne voit pas comment les sociaux-libéraux permettraient qu'elle envisage des solutions socialistes, elle sera donc invariablement mise sous tutelle et sera une présidente de façade. Peut-être est-ce son ambition après tout et cela se respecte. Mais cela se fera sans moi et beaucoup de citoyens assurément.
Tenter une sortie signifierait qu'elle aurait pris la mesure du problème global ans notre pays et plus largement en Europe et qu'elle décide de s'y attaquer. Se sentant au fond d'elle en phase avec l'espoir populaire de France elle se décide à l'incarner en portant le fer contre les banques. Sans aller forcément aussi loin que Le Pen mais en aménageant une réflexion qui aille obligatoirement dans ce sens. Cela constituerait le point de départ d'une vision globale socialiste à l'échelle mondiale qu'elle pourrait constituer avec nos partenaires sud-américains comme Lulla mais plus sûrement Chavez et Moralés. Ce serait le point de départ de la définition d'un nouveau socialisme pour le XXI ème siècle. La difficulté majeure est que cette tentative serait noyée par la propagande de notre pays entre les mains des sociaux-libéraux. Les élus du parti socialiste, et d'ailleurs, s'en donnerait à coeur joie pour lui taper dessus et son manque d'appui médiatique la ferait se noyer dans des méandres populistes marécageux...mais elle pourrait quand même gagner! Rien n'est interdit et on peut penser que les citoyens sauront passer outre la pensée unique et seraient intéressés à construire un nouveau modèle social plus juste. Mais c'est quand même aléaoire j'en conviens et on aurait pas fini de dénoncer la dictature médiatique et sondagière.
Alors au final doit-elle s'opposer à DSK pour exister ou se fondre dans la masse solferinesque au risque de perdre son âme? Moi j'ai ma réponse bien sûr mais je suis aussi conscient des enjeux. Elle doit gagner en 2012 en tenant compte qu'une partie non négligeable de la population ne s'intéresse pas à la politique et donc aux débats de fond. Il ne faut donc pas "se griller" avec des propositions populistes. dans le même temps je suis persuadé qu'une image trop lisse lui nuirait au final. Ce qui a fait sa différence en 2006-2007 c'est son courage à porter sa différence et des positions socialistes qui sans révolutionner l'économie portaient au moins l'espoir du socialisme. Je suis convaincu que c'est encore sa meilleure carte pour 2012 et que donc dans ce cas elle doit faire une sortie contre les banques. Une sortie mesurée bien sûr, mais une sortie suffisamment argumentée et solide pour bousculer les débats au PS et indiquer enfin, qu'une petite lumière s'est invitée dans l'obscurité du parti social-libéral et que cette lumière c'est le socialisme.