Ségolène Royal attend des excuses de Peillon.

C'est le message envoyé via son interview dans le Nouvel-Obs du jour. Dans la polémique violente l'ayant opposée à Vincent Peillon il est quand même bon de préciser que celui qui a insulté, pété un plomb et sombré dans le caniveau comme on dit, est bien Vincent Peillon. Ségolène Royal a su quant à elle rester debout dignement sous la mitraille. Les torts dans cette polémique sont donc clairement identifiés sur la forme.
Sur le fond Ségolène Royal fait donc la même analyse que nous en allant même encore plus loin puisqu'elle soupçonne l'entourage de Peillon d'avoir lancer l'alerte médiatique comme quoi elle était dorénavant seule et que tout le monde la lâchait. Si c'est exact on peut se demander sur quoi s'appuie donc la direction d'EAG, mise collectivement en place, pour l'affirmer. Peut-on dire que leur travail de nettoyage interne est en bonne place et que les vrais ségolènistes sont minutieusement écartés des places de responsabilité en interne et notamment pour les désignations régionales? Peut-on dire que les mandataires désignés de la motion E roulent pour Peillon? C'est ce qui se passe en tout cas à Marseille où l'on voit un vrai soutien pour Peillon. Ce qui explique aussi le recul de Guerini dans son soutien à Royal. Mais pourquoi? Sur quels critères les marseillais et autres pensent que Peillon a plus d'avenir que Royal? Et où? Pour le parti socialiste ou au niveau national?
Franchement je ne pense pas que Vincent Peillon ait un avenir comme candidat à la présidentielle. Pour réussir l'alchimie il faut un vrai charisme populaire et ce n'est pas son cas. D'ailleurs la polémique permettant de visualiser son vrai visage n'est pas rassurante non plus à cet égard.
Alors il reste la candidature comme prochain chef du PS. C'est ce que tout le monde semble jouer à ses côtés. La direction socialiste elle-même ne verrait pas d'un mauvais oeil un homme d'appareil accéder aux responsabilités. Qui dit homme d'appareil dit homme d'accommodement capable de trouver des qualités à tout le monde et sûrement capable aussi d'être impitoyable pour débarrasser le parti des gêneurs, et dans ce cas l'ennemi sera clairement identifié: Désirs d'avenir.
Cette association mi en dedans, mi en dehors du PS est une verrue pour l'appareil du parti. Elle intrigue et elle irrite. Mine de rien c'est la plus grosse association interne socialiste et elle est disséminée sur l'ensemble du territoire donc susceptible d'être une base militante pour Ségolène Royal en cas de candidature. L'appareil étant maintenant verrouillé il ne reste plus que DA. Dans ce contexte peut-on envisager un deal avec Vincent Peillon pour expurger DA et les ségolènistes d'EAG pour éviter qu'ils puissent servir ensuite de relais en interne en cas de primaires? On peut tout envisager en politique et au parti socialiste. Ce qui permettrait d'expliquer les répliques virulentes et grossières d'un Vincent Peillon pris la main dans le sac et ne s'attendant pas à ce que Ségolène Royal ait le courage, le culot, de venir à Dijon pour lui contester le leadership du Rassemblement.
Alors des excuses? On ne peut y croire de la part de Vincent Peillon mais un bon résultat régional de Ségolène Royal lui permettrait de se réinstaller confortablement en tant que leader pour les primaires socialistes et gageons que quelques édiles d'EAG reviendrait à de meilleurs sentiments à son égard.