Prendre Solferino avant la Bastille.
Battre Sarkozy? C'est une évidence pour tout le monde. Pour les gauchistes, pour les socialistes, pour les syndicalistes, pour les écologistes, pour les démocrates, pour les républicains, pour les pauvres, pour les précaires, pour les français métissés, pour les agriculteurs, pour les salariés, pour les associatifs, pour les commerçants, ...oui battre Sarkozy et avec lui sa politique libérale pour notre pays est une évidence. Qui prétendrait le contraire? Mais pour mettre quoi à la place? Pour quelle vision politique d'avenir? Quel projet pour le pays? Voilà ce qui taraude les esprits engagés politiquement dans ce combat. Doit-on pour cela tout accepter? Doit-on remettre l'autre face du libéralisme? Un peu plus soft mais qui ne change rien à l'histoire? A-t-on perdu l'espoir de changement?
Il faut croire que les partisans du libéralisme débridé ont gagné. Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas d'alternative et ils avaient peut-être raison non? C'est vrai ce système semble être tellement bien rôdé. Il fonctionne depuis maintenant plus d'un siècle. Ces cycles économiques suivis de contra-cycliques sont parfaitement connus et identifiés. Rien ne bouge finalement. Après les périodes euphoriques de croissance débridée où on lâche la bride à l'argent facile, on subit l'explosion de cette bulle financière artificiellement créée pour permettre aux banksters, et à ceux qu'ils financent, de s'en mettre plein les fouilles et consolider leur pouvoir sur les masses. L'explosion de cette bulle entraîne une dépression de plus en plus globalisée qui entraînent la mise en œuvre de politiques publiques restrictives. Les guerres viennent sonner ensuite la fin des dépressions comme une routine acceptée par tous. Oui le monde a explosé technologiquement, le progrès s'est propagé plus ou moins partout à vitesse grand V mais rien n'a changé. Si ce n'est que le marteau qui s'abat sur les peuples à tendance à devenir incontrôlable déséquilibré qu'il est par le poids de sa propre puissance.
Dans un monde interconnecté économiquement et imbriqué financièrement, un seul grain de sable peut enrayer la machine mondiale. Car nos gouvernements ont accepté trop facilement d'ouvrir leurs richesses à ces prédateurs financiers tout en leur abandonnant facilement notre droit absolu qu'est la souveraineté monétaire. Celle qui nous mettait encore à l'abri de ces puissances prédatrices. Celles que la construction européenne n'a eu de cesse de privilégier. Ouvrant sans cesse, par la force et la contrainte, les marchés, les services publics à ces puissances prédatrices au nom du dogme de la concurrence libre et non faussé et surtout du libéralisme débridé. Et pourquoi cette impérieuse nécessité si ce n'est pour satisfaire les appétits voraces des fonds de pensions américains, des hedges funds, des banques, des multinationales qui veulent mettre la main sur nos richesses patiemment construits par les peuples européens tout au long de leur histoire? Alors non cette Europe là n'est pas la mienne car elle n'est pas celle des peuples.
Le parti socialiste dans son histoire récente n'a fait qu'accompagner cette évolution. Favorisant même par ses politiques l'accés des marchés financiers. Le parti socialiste s'est aligné sur cette évolution, y a même trouvé son compte au gouvernement, mais ne parvient pas à comprendre pourquoi on ne lui fait plus confiance? Pourquoi on a nulle envie de voir un DSK, un Fabius, un Jospin revenir au gouvernement et nous proposer à nouveau la même politique. L' on sait qu'avec ce parti solferinesque on va tout droit vers cette même politique. C'est bien pourquoi il ne déclenche nulle ferveur populaire. On prend note qu'il défend parfois nos acquis sociaux ou la démocratie mais que proposera-t-il une fois au pouvoir?
C'est pourquoi nous devons prendre d'assaut d'abord Solferino! Et à la hussarde s'il le faut. Mais nous devons le prendre par un projet socialiste. Un projet construit pour, par et avec le peuple car c'est cela l'essence du socialisme. Nous devons l'élever par la prise de conscience des enjeux du monde, nous devons favoriser son éducation populaire, nous devons lutter contre les propagandes médiatiques et nous devons, surtout, proposer un projet socialiste pour le pays. Ce projet on l'a plus ou moins et c'est le pacte présidentiel. On ne pourra pas faire beaucoup mieux. On peut l'enrichir ici ou là mais on ne pourra pas surpasser son esprit car il était socialiste et républicain. Il reste maintenant à l'inscrire dans une démarche globale de lutte contre le système mis en place et que j'appelle l'ordre mondial libéral. Sinon on court à notre perte. Ce doit donc être notre priorité à nous socialistes, à nous la gauche, à nous les démocrates et à nous aussi les républicains. Car nous devons tous partager la même idée que l'oppression demandée aux peuples en comparaison des richesses étalées par les puissants ne doit plus être supportable. Cela nous rapproche les uns des autres. Nous différons certes parfois sur les méthodes à employer ici ou là, mais l'important ce doit être l'objectif. Européens nonistes et ouistes on peut se retrouver dans ce combat pour une autre Europe.
Pour cela il va donc falloir faire sauter le premier verrou de ce système en France qu'est Solferino et le Jospinisme. Car c'est exactement le contre-exemple du socialisme auquel nous devons prétendre. Non pas qu'il ait été une injure pour les peuples, mais qu'il a réussi sans changer de système et même en l'amplifiant. L'Europe s'est aussi construite de l'abandon des socialistes à la cause. Non le socialisme n'est pas communiste ni même totalitaire! Le socialisme est un humanisme et il doit donc pour s'épanouir bénéficier de conditions favorables de liberté à son expression et bénéficier à tous. Il ne peut être exclusif car il parle à notre essence même. Nous sommes tous humains et nous devons tous avoir conscience que nous ne pouvons continuer à vivre dans un monde qui passe son temps à nous contraindre, à nous pousser les uns contre les autres. Il nous faut donc inviter les humains à passer à l'étape supérieure qu'est la coopération , le respect, l'échange, le dialogue, l'ordre juste. Non?
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