Le parti socialiste a assassiné Jaurés.
Sous couvert de mondialisation et d'adaptation au monde libéral, le parti socialiste a nié et s'est éloigné des valeurs de Jaurés. Le parti socialiste s'est éloigné du peuple, le parti socialiste s'est éloigné du socialisme, le parti socialiste s'est éloigné du patriotisme républicain. Il ne reste plus rien de cet héritage prestigieux et fondateur du socialisme républicain qui devrait pourtant constituer notre colonne vertébrale idéologique. Or non seulement tout cela est nié mais tout seulement est sévèrement combattu en interne.
Le parti socialiste ne défend plus le socialisme.
Le socialisme c'est la démocratie jusqu'au bout, c'est défendre l'idée que le peuple est intelligent, qu'il a besoin d'être informé et qu'il est capable ensuite de participer aux décisions publiques qui le concerne. Or bien loin de défendre cette idée révolutionnaire, le parti socialiste fait au contraire tout pour la nier et empêcher qu'elle s'exprime. Il entend l'encadrer par des thinks tanks qui, seuls, auraient l'autorité suffisante pour débattre et décider de la future voie politique choisie par le parti socialiste. C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui où solferino nous demande de voter oui ou non aux décisions qu'ils ont déjà prises en notre nom. Où est la démocratie militante que l'on appellait de nos voeux pour la rénovation du parti socialiste?
Le socialisme c'est aussi le mouvement ouvrier que l'on peut élargir de nos jours aux employés, aux salariés, aux agriculteurs qui souffrent tous les jours de l'ouverture au libéralisme sans que des règles socialistes, oeuvrant pour l'intérêt général, soient appliquées. Pourquoi? parce qu'à chaque fois qu'il est au pouvoir le parti socialiste se soumet à la globalisation libérale menée par les banksters et les grosses entreprises. Lui comme la droite se soumet au pouvoir des lobbys et en oublie le peuple. L'exemple le plus écoeurant est la signature par Jospin de l'acceptation de la mise en concurrence des services publics voulu par l'Europe. Le parti socialiste s'est couché devant le grand capital comme il le fait depuis au moins 30 ans.
Le parti socialiste ne défend plus la France.
Bien au contraire. Il nous demande d'être européiste voir atlantiste. Il nous demande d'abandonner nos rêves de grandeur passéistes dans un monde globalisé. Il nous répète sans cesse que nous ne sommes qu'un petit pays sans pouvoir de décision. Ah oui? Et que font les Moralés en Bolivie, les Lula au Brésil ou les Chavez au venezuela? Ne sont-ils pas en train de montrer qu'il existe d'autres solutions d'envisager le développement que la soumission au libéralisme mondial. Pourquoi est-ce possible pour eux? Parce qu'ils ont commencé par rompre avec la domination des grandes institutions financières mondialistes que sont le FMI, la banque mondiale, l'OMC et autre. Ils ont repris leur indépendance financière et peuvent donc appliquer leur politique. Pourquoi la France ne pourrait-elle pas être le fer de lance en Europe d'une offensive socialiste pour la reconquête de l'indépendance financière des états? Alors même que l'on sait que ce sera la base d'une future politique socialiste autrement inappliquable.
Au nom de l'européisme triomphant, et assujetti au libéralisme, le parti socialiste nous demande toujours plus d'intégrer l'Europe tout en niant toujours plus l'histoire de notre nation. Notre modèle est périmé et nous devrions donc le "moderniser" en acceptant qu'il ressemble trait pour trait au modèle anglo-saxon que des commentateurs soi-disant de gauche s'empressent de vanter tout en niant notre spécificité française. Faut-il pour être européen renoncer à ce qui fait la France? Faut-il se cacher derrière l'hyperpuissance américaine?
Le parti socialiste sous l'effort de la social-démocratie s'est ingénié à nier nos acquis sociaux français pour les adapter, ou les vendre, au libéralisme. Il n'y a eu aucune volonté de combattre et de rechercher des pistes nouvelles pour réhabiliter l'esprit socialiste d'un Jaurès. Bien au contraire on l'a enfoui sous des couches de dogmes européistes, atlantistes. Pourtant en son sein il existe des intellectuels, des philosophes, des penseurs, se réclamant de Jaurés, mais ne trouvant pas un débouché politique au sein du parti socialiste.
L'espoir est venu de Ségolène Royal et c'est bien pourquoi elle a connu un si vif succès militant. Elle a réinscrit le socialisme dans le fil de la pensée Jaurèssienne. Elle s'y tient encore même si elle doit aussi naviguer avec les contraintes libérales mondiales qui sont formatées pour empêcher toute possibilité d'expression idéologique du socialisme. Le socialisme qui ne nie pas les nations et qui se veut dans le même temps internationaliste. Un socialisme qui définit des règles justes dans cette globalisation libérale sauvage. C'est cela qui devrait être le vrai combat du socialisme or le parti socialisme se contente de subir et de s'adapter. Le drapeau socialiste tenu par Jaurés est à terre recouvert de poussière dans le coin obscur. Il attend d'être relevé, il attend que de nouveau le combat du peuple pour le socialisme retrouve ses lettres de noblesse, son dynamisme populaire seul susceptible de renverser la table mondiale. Or sans espoir, sans dynamisme populaire, nous ne changerons pas ce monde. L'important ce n'est pas le parti socialiste c'est le socialisme!
Pour prendre un exemple concret de ce que peut être une vision socialiste dans un monde globalisé, voyons l'exemple viticole. Alors que le libéralisme nous demande de nous adapter en nous demandant de nous conformer au goût anglo-saxon, Ségolène Royal proposait pendant la campagne présidentielle une approche bien différente de la problématique du vin. Une approche ancrée sur nos territoires tout en étant offensive à l'internationale. Pas pour nier nos valeurs, nos terroirs mais au contraire pour les mettre en valeur! C'est là toute la différence entre une vision social-libérale et une vision socialiste.