La lutte contre l'esclavage est un combat d'avenir.
Ce 10 Mai est une date historique pour notre pays, non pas seulement pour la victoire de Mitterrand en 1981 mais aussi pour la promulgation de la loi Taubira, en 2001, reconnaissant notre passé d'esclavagiste et notre responsabilité dans la traite négrière. 2001...il a donc fallu plus de deux siècles à la république française pour qu'elle reconnaisse enfin que certains de ses enfants ont participé à un crime contre l'humanité. Pour les quelques gens de droite qui regrettent cette "repentance", c'est au contraire une juste reconnaissance pour tous les républicains d'aujourd'hui. Mais l'esclavagisme n'a pas disparu de nos sociétés humaines et, pire, nous la vivons tous les jours encore sur nos lieux de travail. Cette lutte contre ce nouvel esclavagisme des temps modernes doit continuer pour l'éradiquer définitivement.
La servitude au travail est un esclavagisme. Lorsqu'on est mal payé, lorsqu'on est contraint de faire des heures sups, ou de travailler le dimanche, sous peine de se voir licencier, lorqu'on doit subir les sarcasmes de son supèrieur, lorsque l'on doit vivre avec l'angoisse de la future délocalisation de son entreprise, lorsque l'on sait que notre salaire ne doit pas augmenter pour protéger les bénéfices financiers alors on peut dire que notre société connaît l'esclavagisme. Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, et lorsqu'il est conditionné à la rentabilité financière alors il devient carrément de l'esclavagisme car les critères d'avenir ne sont plus la bonne marche de l'entreprise, la qualité du travail, l'implantation territorial et donc la reconnaissance de son rôle sociétal au plan local. L'entreprise se déshumanise alors et ne devient qu'un corps sans âmes que l'on déplace au grè des futurs bénéfices à venir sans aucune cohérence historique et sans aucun respect pour le savoir-faire acquis au fil du temps. L'entreprise lorsqu'elle se soumet aux diktats financiers devient impitoyable pour les humains qui la font vivre.
Cette domination financière sur l'économie est un véritable poids parce qu'elle entraîne des conséquences en cascade. En contrôlant les grosses entreprises oligopolistiques d'un secteur on pèse sur la sous-traitance en-dessous et on peut exiger de demander l'impossible en faisant valoir la concurrence moins-disante ailleurs. C'est donc la course non pas à la qualité du produit et du service rendu mais au profit de court terme pour satisfaire ses actionnaires qui exigent toujours plus. De plus ces grosses entreprises contrôlent le lobbying politique et savent faire valoir leurs droits à une politique moins" contraignante" moins sociale si vous préférez. C'est ce qu'on appelle l'ultralibéralisme et c'est ce que nous vivons mondialement. C'est cela la globalisation.
Le combat pour la gauche doit-il être de l'accompagner ou de combattre farouchement cette globalisation? Je crois que devant tant d'injustices vécues et devant la réalité de notre situation sociale on ne peut plus se permettre de dire aux gens que l'on tentera d'accompagner au mieux la misère. Ce n'est plus tolérable pour la gauche qui s'est construite par, pour et avec le peuple. Nous l'avons trop souvent oublié ces dernières années et c'est ce qui a conduit au catastrophique 21 Avril 2002. Depuis Ségolène Royal en 2007 a commencé a tracé le chemin d'une nouvelle gouvernance économique pour le pays ou l'idéal serait le gagnant-gagnant bien compris et accepté par tous. C'est d'ailleurs la seule solution viable à terme car la division et la haine de l'autre porte en eux les germes de l'autodestruction de nos sociétés. Or on sait que l'autodestruction finit toujours par profiter au final aux puissants de ce monde qui sauront tirer partie de la situation pour asseoir encore un peu plus leur domination sur la marche du monde.
Pour lutter contre l'esclavagisme moderne il s'agira donc de frayer un nouveau chemin de construction fraternelle avec chacun pour montrer qu'il est possible de concevoir la société humaine autrement. C'est ce que pratique au quotidien Ségolène Royal dans sa région c'est ce qu'il faudra au pays pour lui redonner un souffle d'espoir.
Lire la lettre de Ségolène Royal adressée à Désirs d'avenir ce jour.
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