EAG ce courant socialiste très convoité.

Espoir à Gauche est le plus gros courant du parti socialiste. Il représente 30% des votes au bureau national mais surtout il a un fort potentiel militant puisque sur le nom de Ségolène Royal il est monté à 50%, voir plus, du vote des militants socialistes. Autrement dit c'est le courant qui a le plus fort potentiel. Puisqu'en face l'addition des 3 courants concurrents sont partis de 70% pour finir par arriver à 50% voir moins...La dynamique militante est, on peut le dire, en faveur de cette vision d'avenir d'un dépassement du parti socialiste tout en le voulant fort,ouvert et démocratique. Ségolène Royal en est naturellement la figure de proue puisque c'est sur son nom que le courant a pu se dépasser.
Il y a donc eu une constitution des listes de mandataires et de représentant d'EAG qui se sont fait sur le vote des motions. Donc dans les 30% du BN on retrouve l'ensemble des composantes politiques qui ont soutenu la motion E. Ainsi on a des représentants de la Ligne Claire comme Valls, Collomb,Guerini,Menucci,...qui eux ne sont pas rentrés dans la motion E pour soutenir Ségolène Royal mais pour s'assurer des places pour l'avenir. Trop heureux de constater qu'ils appartenaient à un courant populaire au sens premier du terme. Mais ces barons locaux ne peuvent pas s'engager résolument derrière une candidate donc ils ont pris leur distances avec Ségolène Royal, voire certains avec EAG comme Guerini ou Collomb. Ils sont déjà dans le coup d'après et entendent peser sur l'avenir.
Donc pour être clair nous avons des mandataires de la motion E qui ne sont nullement des soutiens de Ségolène Royal mais des alliés d'un jour qui ont pris leurs distances...Mais pas tous!
Oui, car EAG a un fort potentiel militant et ce courant socialiste est engagé dans une stratégie claire d'opposition à la frilosité de la direction qui veut recentrer le PS sur le PC et les Verts. EAG est dans une stratégie d'ampleur visant à proposer un pacte républicain au pays. Cela rassemble ici tous les leaders du courants ainsi que les militants. C'est pourquoi ceux-ci ont suivi la volonté exprimée par la direction et son animateur en chef Vincent Peillon pour approfondir cette voie. Sans chercher à comprendre si en interne il y aurait des "aménagements". Car il est là le problème fondamental d'EAG, les militants se sont naturellement regroupés pour soutenir Ségolène Royal mais les mandataires élus non. Du moins pas en majorité et ceux qui voulaient être élus ont été écartés par la direction d'EAG où l'équipe de Peillon-Rebsamen a mis la main sur le courant. Dans quel but?
Peillon on commence à la connaître mais la pierre angulaire du problème interne est François Rebsamen. Celui-ci joue à terme pour Hollande. C'est son ami depuis toujours et son rêve serait donc de rattacher le courant EAG aux Hollandais puisque ce petit monde partage la même vision politique peu ou prou. Même si Hollande a fait en sorte de ne pas le montrer au congrès. Trop finaud ou trop magouilleur au choix. Hollande a pour lui beaucoup d'élus de l'ancienne direction mais assez peu de militants finalement. Et il lorgne donc avec avidité sur ce gros potentiel qui ne tient qu'à Ségolène Royal.
Vincent Peillon, lui, peut rouler pour lui même si il sait qu'il aura du mal à attirer des militants. C'est un animal froid. Mais il peut rouler aussi pour quelqu'un d'autre dont il pense qu'il aura plus de chances de gagner en 2012: DSK. Ainsi il négocierait le ralliement du courant EAG à la candidature DSK à la condition d'accéder au leadership du PS.
Donc deux objectifs communs finalement pour le duo installé à la tête d'EAG sans avoir été élus puisque le président du courant est Assouline, l'autre pièce de ce trimuvirat surtout abonné aux basses oeuvres. C'est lui qui doit formater le courant.
Donc le premier objectif est d'épurer les Désirs d'avenir, nombreux, voulant s'impliquer dans l'organisation du courant EAG. Ainsi tous les DA sont systématiquement évincés des postes à responsabilité interne du parti.
Deuxième objectif prendre clairement le leadership du courant en tentant de marginaliser Ségolène Royal et si possible en s'attaquant directement à sa personne. En envoyant des signaux médiatiques disant qu'elle était seule, qu'elle était nulle, qu'elle ne pourrait pas rassembler et donc qu'elle était cuite pour 2012. Pan! Tournons la page! La création du Rassemblement n'a pour seul objectif que de détacher nettement Ségolène Royal d'EAG puisque celui-ci sera donc noyé dans un rassemblement qui le dépassera et sous le seul leadership, ce coup-ci, de Peillon-Rebsamen.
Voilà où on en est. EAG est dans une dérive volontaire de détachement vis-àvis de Ségolène Royal et de ses soutiens les plus proches. En la marginalisant en interne on la coupe d'éventuels appuis pour l'avenir. Ainsi le BN sera constitué de quasiment 100% d'élus anti-Ségolène Royal sauf le dernier quarteron de fidèles. La motion E sera donc en ordre pour se vendre au plus offrant et surtout à celui qui sera en situation de gagner. C'est donc cela qui se joue aujourd'hui et cela que les militants d'EAG refusent dans leur majorité. Malheureusement leurs représentants eux pensent différemment. On va donc au clash c'est inévitable à moins qu'un certain nombre d'élus décident de revenir à ce qui a fait la force de la motion E puis du courant EAG: Ségolène Royal.