Le drapeau de la gauche républicaine est à relever!
Contrairement à ce qu'essayent de nous faire croire les commentateurs médiatiques, les leaders politiques, les bien-pensants, les philosophes de la pensée unique, il n'est pas fachiste de se considérer français avant d'être européen. Je suis même certain qu'une très large majorité de français se définissent et se reconnaissent comme tel. Seules les élites, les puissants, les riches veulent nous faire croire qu'importe l'Europe qu'on a, elle sera toujours mieux que rien. Non c'est faux. Et le désaveu électoral, dans l'Europe entière, lors des dernières élections européennes devrait poser profondément la question essentielle de l'identité nationale des peuples. Pas par l'exclusion bien sur comme l'a tenté la droite extrême sarkozyste, par l'analyse de l'appartenance à une histoire commune. Moi je suis français d'abord, patriotique mais aussi républicain et internationaliste. Socialiste quoi.
Cette identité républicaine est profondément ancrée au sein du peuple contrairement à ce que l'on pourrait penser. On a depuis longtemps tenter de la nier en essayant de le rassembler autour du drapeau rouge de l'internationale ouvriériste. Mais cela ne pouvait avoir qu'un temps car ça ne collait pas à l'histoire, à nos racines profondes. Ceux qui ont rejeté cette appartenance à cette gauche communiste se sont vus rejeter, malgré eux souvent, à l'extrême-droite de l'échiquier politique car pour l'establishment, pour nos élites, le drapeau français est une hérésie dans la globalisation. Ils nous répètent sur tous les plateaux TV que la France n'est qu'un petit pays, que sa voix ne pèse plus dans le monde et autant la noyée dans un européisme forcené. Je le dis franchement, et ça m'en coûte de le dire, si Sarkozy existe encore c'est parce qu'il donne l'impression de défendre la voix de la France en Europe et dans le monde. On apprécie son côté frondeur et son culot même si c''est exactement les travers qui nous ont valu depuis la nuit des temps les railleries de nos voisins stigmatisant l'arrogance française. Sarkozy c'est cela et ça plaît encore aux nostalgiques de la France forte et respectée. Ils ne voient pas en fait que Sarkozy nuit considérablement à l'image de la France dans le monde parce qu'il n'en porte pas les valeurs républicaines. C'est une France arrogante et culottée mais complètement soumise à l'impérialisme anglo-saxon. Pieds et poings liés et avec acceptation bien sûr tant les puissants du monde ne peuvent que rallier l'ordre mondial libéral. Comment peut-on être puissant et avoir une conscience républicaine?
Même la droite républicaine, gaulliste, ne pèsera jamais assez dans l'océan de droite puisque celle-ci ne peut qu'être au côté des puissants. C'est sa nature. Le peuple passera toujours après. La république issue de la révolution n'est pas franchement de droite, elle serait même plutôt de gauche. Et le drapeau de la gauche républicaine est à terre depuis l'assassinat de Jaurés. Il est aussi à prendre. Il y a une véritable attente populaire pour qu'enfin la gauche républicaine revienne dans le jeu politique. Pas une gauche ouvriériste, radicale, révolutionnaire; pas une gauche bobo écolo; pas une gauche social-démocrate atlantiste; une gauche républicaine qui défendrait les valeurs de la France dans le monde. Les valeurs qui ont fait la grandeur de notre pays et que l'on s'ingénie depuis trop longtemps à nier. On a tué Jaurés parce qu'il était pacifiste...Depuis il n'y a jamais plus eu de grand leader socialiste républicain.
Certains m'objecteront que Mélenchon défend la gauche républicaine. Oui mais affidée au communisme et aux révolutionnaires. Elle ne convaincra jamais le peuple français.
Non la gauche républicaine qu'il nous faut c'est la Royaliste. Ségolène Royal a écrasé solferino en 2006 sur la seule foi des sondages croyez-vous vraiment? Lorsqu'en 2005 son premier meeting, bien avant sa popularité sondagière , est comble c'est pourquoi à votre avis? Pour ses beaux yeux? Ou pour voir enfin l'émergence de cette gauche républicaine tant rêvée. Une gauche qui apaise le pays. Une gauche qui prend en compte l'intérêt général sans nier le développement individuel de chacun. Une gauche qui redonne à la France toute sa fierté révolutionnaire de 1789 mettant à bas les privilèges. Une gauche respectueuse de tous les siens et qui est fière de sa France métissée. Une gauche qui s'oppose à cette Europe atlantiste. Une gauche qui cherche les cercles vertueux plutôt que l'affrontement. Tout cela c'était Ségolène Royal en 2006 / 2007. Elle avait déclenché une ferveur populaire fantastique, et jamais atteint dans notre pays depuis bien longtemps en ce qui concerne la politique. Les forces vives, la jeunesse, les travailleurs, les diplômés ont voté massivement pour elle. Pour l'espoir d'une gauche républicaine.
Ce drapeau il est toujours entre les mains de Ségolène Royal. Je ne vois personne d'autre, franchement, pour pouvoir le porter en 2012 au pays. A mon avis il est là le cœur de l'électorat populaire de Ségolène Royal. C'est pourquoi son médiatico- ralliement aux atlantistes sociaux-démocrates si il la ramène dans le jeu politique solferinesque risque au final de la pénaliser auprès des électeurs. Car dans l'inconscient populaire, le lien qui lui reste attaché c'est le lien de la gauche républicaine. Cette gauche que toutes les élites s'ingénient à railler car c'est évidemment la plus dangereuse pour leurs pouvoirs tant elle est démocratiquement crédible et donc potentiellement élective. Elle est là j'en suis persuadé la stratégie gagnante pour Ségolène Royal car, en plus, ce sera la seule façon de pouvoir rassembler pacifiquement au-delà de la gauche. Face à une droite extrême, versaillaise et bonapartiste, anti-républicaine par excellence, il faut opposer un front républicain. Et ce front ne peut être porté que par la gauche si il veut un véritable soutien populaire.
Ce front républicain peut parfaitement se retrouver dans le superbe, et émouvant , discours de candidature 2006 dans ce lieu symbolique qu'était Vitrolles à l'époque. Un discours républicain, patriotique, internationaliste, universel et donc profondément humaniste. C'est ce discours là qui a lancé toute la trajectoire de Ségolène Royal. Un discours intensément socialiste comme l'aurait aimé Jaurés.