L'hyper immobilisme du PS.
A quoi joue le PS? Il vient de perdre une élection de portée nationale et clame qu'il est temps maintenant de faire la rénovation, de parler des idées, de construire un projet...Cela depuis 2002. Or rien ne se passe concrètement. Pire, l'activité que l'on observe est celle d'ego cherchant à exister chacun dans son coin. La multiplication des "clubs", représentation de courant individuel, tend à montrer que le PS est en voie de SFIOisation forcée. Plus rien ne semble se faire a Solferino qui ne contrôle plus rien. Le congrès de Reims a fini de saper sa légitimité puisqu'il a refusé le modèle démocratique. En refusant de respecter le vote militant il a acté qu'il ne voulait pas laisser leur la parole. Alors ceux-ci désertent le parti et s'en vont taper à la porte d'à côté, chez les verts ou au front de Gauche, ou décident de prendre du recul avec le militantisme. Le parti socialiste désenchante ses militants et c'est grave.
Comment en est-on arrivé là? Le péché originel est d'avoir laisser le leadership vide après le départ de Jospin en 2002. Tout part de là. En nommant une personnalité sans charisme, Hollande, a sa tête il a laissé la porte ouverte à la bataille des ego. Il a cru un moment pouvoir résoudre sa crise en organisant des primaires démocratiques mais le résultat n'a pas été entériné par l'appareil qui a ensuite savonner consciencieusement la planche de la candidate choisie par les militants. Enfin au moment du congrès de Reims on a assisté au spectacle pitoyable d'une coalition de tous contre Ségolène Royal qui avait la légitimité des militants. Il a fallu employer les grands moyens pour l'empêcher de prendre la tête du parti. Pour résumer l'appareil du parti a empêché les militants socialistes de prendre le pouvoir. Et c'est le combat principal au sein du PS, qui le mine et le détruit à petit feu.
On le voit encore après la déroute aux européennes où l'appareil du parti reprend mot pour mot les mêmes antiennes qu'en 2002 et organise le temps du parti avec les mêmes méthodes. Rien n'a changé depuis 2002 et tout le monde a bien compris que cela profite aux différents leaders socialistes qui prônent le statu-quo pour pouvoir émerger dans la dernière ligne droite avant la désignation du candidat pour l'élection présidentielle. Car c'est là l'objectif principal de l'ensemble des personnalités socialistes. Et c'est respectable! Je le dis tout net il est normal qu'un parti de gouvernement soit fixé sur cette échéance, mais malheureusement il le nie! Et fait en sorte qu'il n'y ait pas de préparation à cette élection qui exige la mise en avant d'une personnalité, d'un leader. Dans tous les partis démocratiques du monde il y a un leader qui tire la machine, fixe le cap et incarne la voix officielle du parti dans l'opinion. Partout sauf au PS.
Les militants ont bien compris que ce qui mine le parti c'est cette absence de leadership et de plus ils ont constaté que l'appareil du parti était capable de nier leur vote pour imposer leur propre vue. Cela ne peut plus durer comme cela car l'on va à l'effondrement du parti.
La situation floue sur le leadership permet à toutes les individualités de jouer leur partition sans se soucier de l'impact sur le collectif puisque ce lui-ci n'existe plus. Il existe seulement des différentes stratégies personnelles de conquête du pouvoir mais aucunement une volonté de travailler en commun. La multiplication des "clubs de réflexion" l'illustre à merveille.
Tant que la situation interne au PS sera celle-ci il n'y aura pas de redressement du parti. Il est temps que celui-ci se conforme aux institutions de la Vème pour exister à nouveau dans l'opinion. La seule solution est de redonner la parole aux militants pour qu'ils désignent clairement leur leader pour 2012. Rapidement et sans contestation. Une fois fait le parti pourra se mettre au travail. Pas en faisant l'inverse. On ne pourra pas construire un projet collectif sans accepter qu'il soit mené par un leader. C'est un non-sens démocratique et il faut en sortir si le PS veut survivre.
En attendant le spectacle de ses divisions fait le régal de la sarkozie médiatique: